jueves, 18 de noviembre de 2010

Que faire? art/film/politique


Que faire?
art/film/politique – 11-19 diciembre 2010


Du 11 au 19 décembre 2010, la plateforme curatoriale le peuple qui manque, en partenariat avec le Département FILM du Centre Pompidou, propose des rencontres intitulées « QUE FAIRE ? Art, film, politique». Offrant un état des lieux des nouvelles stratégies critiques qui se font actuellement jour au sein de la création internationale, et en premier lieu au sein de la production contemporaine des images en mouvement, ces rencontres s'intéressent aux relations entre art & politique.

Au coeur des années d'hiver, telles que les nommait Félix Guattari, la chute du Mur de Berlin aurait eu aussi pour corollaire supposé le flétrissement des utopies du siècle. La fin de l'histoire et la mort des avant-gardes auraient été prononcées. Pourtant, vingt ans plus tard, on ne peut que prendre acte de l'effervescence qui anime les reconfigurations actuelles des liens entre art et politique. Que faire ? se demandait Jean-Luc Godard dés 1970 dans son manifeste éponyme en 39 points, répondant alors « Il faut faire politiquement des films ». Depuis la moitié des années 90, on a assisté à la rénovation des théories critiques, sociales et politiques, qui se sont vues questionner et considérablement enrichir par de nouvelles approches, désormais polyphoniques. Simultanément, ces nouvelles théories critiques sont devenues des outils de lecture majeurs pour penser l'art d'aujourd'hui et de nombreuses pratiques curatoriales, via la recrudescence récente d'expositions ou de biennales, reformulent des perspectives critiques sur l'histoire, le capitalisme, la production des images, des représentations et des subjectivités. Artistes, théoriciens, curateurs, activistes élaborent alors, de fait, ensemble et de manière transversale, le renouveau d'un art politique contemporain. Constituées d'un symposium critique, de présentations d'artistes, et de projections vidéos, ces rencontres accueilleront artistes, cinéastes, théoriciens, et curateurs. La programmation vidéo & film présentera une sélection d'oeuvres aux confins du film d'artiste et du documentaire, constituant un état des lieux prospectif de ce que voudrait dire aujourd'hui faire des films politiquement.

La manifestation se tiendra les week-end des 11-12 et 18-19 décembre 2010 au Centre Pompidou, et sera également constituée d'actions-satellites entre les deux week-ends (Laboratoires d'Aubervilliers, Beaux-Arts de Paris, Palais de Tokyo, Espace Khiasma). La manifestation se prolongera de janvier à mai 2011 par plusieurs rendez-vous à la Maison Pop et au Cinéma le Méliès de Montreuil.

Symposium et projections en présence de Rabih Mroué (Liban), Ursula Biemann (Suisse), Catherine David (FR), Joaquin Barriendos (ES), Elvan Zabunyan (FR), Coco Fusco (US), Kodwo Eshun et Anjalika Sagar / The Otolith Group (UK), Christophe Marsat & Alejandro Arozamena Coterillo / Brumaria (ES), Dmitry Vilensky / Chto Delat ? (RU), Rasheed Araeen / Third Text (UK), Natasa Petresin-Bachelez (FR), Frédéric Moser & Philippe Schwinger (Suisse), Hila Peleg (Allemagne), Steve Kurtz / Critical Art Ensemble (US), Maurizio Lazzarato (FR), Laurence Allard & Olivier Blondeau (FR), Tania Bruguera (Cuba), Beatriz Preciado (ES), Gérald Raunig (AU), Stephen Wright (Canada), Elisabeth Lebovici (FR), Jean-Claude Moineau (FR)

Avec les oeuvres vidéos/films de Rabih Mroué, Lida Abdul, Yael Bartana, Larissa Sansour, Almalgul Menlibayeva, Adrian Paci, International Errorista, Armin Linke & Francesco Mattuzzi / decolonizing architecture, Itamar Rose & Yossi Atia, Nastio Mosquito, Dmitry Gutov + Radek Community, Benj Gerdes & Jennifer Hayashida / 16 Beaver Group, Tania Bruguera, Hila Peleg, Irina Botea, Mark Tribe, Frédéric Moser & Philippe Schwinger, Jeremy Deller & Mike Figgis, Sylvain George, Critical Art Ensemble, Chto Delat ?, Brad Butler & Karen Mirza, José Alejandro Restrepo, Boris Groys, Alain Declercq, Ursula Biemann, Chen Chieh-Jen, Lin Yilin, Liu Wei, Oliver Ressler & Dario Azzellini, etc.

Curateurs : Kantuta Quirós & Aliocha Imhoff

Samedi 11 Décembre
Projection - 20h

Centre Pompidou


Ce premier programme prend acte des interprétations données par des artistes contemporains d’Angola, du Moyen-Orient (Liban, Palestine, Israël), d’Europe Centrale (Albanie, Kazakhstan) d’Italie, d’Argentine et d’Afghanistan de l’état de « guerre permanente » qui fragmente leurs territoires. A partir des conflits et des occupations récents, une jeune génération d’artistes livre une réécriture de la guerre, de la démolition, mais aussi des propagandes nationales, déconstruites et transmuées, de manière lyrique, poétique, performative ou activiste. Comme autant de voix qui viennent décentrer les regards, renverser les perspectives et les hégémonies, exploser les frontières, défaire les identités nationales, fracturer nos géographies, depuis les expériences des migrations, de l’exil, de la guerre, des néocolonisations.

Internacional Errorista (Groupe Etcétera)
Urban Errorist Cartography (5 min, 2009, Argentine)

Fondée en 2005, l’Internacional Errorista est un mouvement international qui revendique l’erreur comme philosophie de vie - l’erreur, nouveau principe ordonnateur de la réalité actuelle. Issus du collectif argentin Etcétera, les Erroristes ont orienté leurs réflexions autour de la figure et du stéréotype de l’ennemi (t)erroriste, dans la dénommée guerre globale contre le terrorisme. Leur travail a notamment été exposé à la Biennale d’Istanbul 2009.


Lida Abdul - In Transit (4 min, 2008, Afghanistan)
Lida Abdul est née à Kabul, Afghanistan en 1973.

Elle émigre en Allemagne, en Inde puis aux États-Unis, suite à l’invasion soviétique. Ses vidéos mettent en scène à partir d’une écriture poétique performative les paysages afghans marqués par les guerres et les destructions au cours de la chute du régime des talibans. Son travail a notamment été montré à la Biennale de Venise 2005, Kunsthalle Vienna, Tate Modern, au Frac Lorraine, Frac Aquitaine, etc.

Yael Bartana - A declaration (8 min, 2006, Israel)
Yael Bartana est née à Afula, Israël en 1970.

Elle vit et travaille à Tel Aviv et Amsterdam. Son travail a été montré a travers le monde (notamment Documenta 2007, Manifesta 4, Biennale d’Istanbul, PS1) et a reçu le prix de Rome en 2005. Plasticienne, vidéaste, photographe, elle observe et déconstruit de manière poétique les discours et propagandes nationales en vigueur au Moyen-Orient.

Larissa Sansour - Palestinian Peace Activists vs Israeli Tank
(6 min, 2005, Palestine)

Larissa Sansour est née à Jérusalem en 1973. Son travail est politique et principalement basé sur la vidéo et la photographie. Ses œuvres ont été exposées et projetées dans plusieurs expositions et festivals à travers le monde (Institut du Monde Arabe à Paris, Tate Modern à Londres, Musée Reina Sofia à Madrid, etc). Elle vit et travaille entre Bethlehem et Copenhague.

Almagul Menlibayeva - Exodus (11 min, 2009, Kazakstan)
Avec Exodus, Almagul Menlibayeva puise dans les traditions nomades du Kazakhstan contemporain et ses rites chamaniques pour narrer sa propre expérience de l’exode culturel et du déracinement mondial. Née en 1969 au Kazakhstan, Almagul Menlibayeva est diplômée de l’Université d’Art et de Théâtre d’Almaty, sa ville natale, en 1992. Elle vit aujourd’hui à Amsterdam et Berlin. Exodus a été présenté notamment à la Biennale de Venise 2009.

Adrian Paci - Centre di Permanenza Contemporanea
(6 min, 2007, Albanie)

L’artiste albanais Adrian Paci a fuit la guerre civile dans son pays en 1997 pour se réfugier en Italie. Son expérience de l’exil définit le contexte de ses œuvres, notamment celui de ses premières vidéos à travers lesquelles il tente de retrouver les racines de son passé. L’artiste se détache progressivement de son vécu pour parler de l’histoire collective dans des mises en scène qui révèlent comment l’identité est conditionnée par le contexte socio-économique. Avec beaucoup de poésie et un certain esprit caustique, Adrian Paci parvient à aborder les problèmes de notre société en mêlant expériences intime et universelle.

Armin Linke & Francesco Mattuzzi - Future archeology (en coopération avec decolonizing architecture, un projet de Sandi Hilal, Alessandro Petti, Eyal Weizman, 20 min, 2010, 3D, Italie)
Le projet Decolonizing architecture traite d'une question fondamentale: comment les colonies israéliennes et les bases militaires - l'architecture de la colonisation d'Israël - peuvent être réutilisés, recyclés ou réutilisés par les Palestiniens. Ce projet initié par les architectes Sandi Hilal, Alessandro Petti, Eyal Weizman articule la dimension spatiale au processus de décolonisation. Le projet de Future archeology, film 3D, fait référence à l'invention du 19e siècle de la technologie stéréoscopique, qui a été développé précisément pour des raisons archéologiques et militaires.

Yossi Atia & Itamar Rose - Darfur (4 min, 2009, Israel)
Les courts films des jeunes artistes israéliens Yossi Atia et Itamar Rose nés en 1979, dissèquent de manière satirique et cruelle les non-dits de la société israélienne, dans sa militarisation quotidienne, la préparation des esprits et des corps à l’occupation et à la guerre. Leurs films ont été montrés à Israeli Center for Digital Art, Holon, la Tate Modern, le Reina Sofia, ou la Kunstverein, Hamburg.

Nástio Mosquito - Continent (15 min, 2010, Angola)
Poète slameur angolais né à Luanda en 1981, plasticien, cinéaste, photographe, performer, acteur, présentateur de télévision, le travail de Nástio Mosquito a été montré en Afrique, Europe et Amérique latine, et à la 52ème Biennale de Venise en 2007. Son style se caractérise par un spoken work brillant et acide mettant en cause notamment les situations postcoloniales.

jueves, 11 de noviembre de 2010

Tenientas corruptas. Fragmento de "Teoría King Kong" de Virginie Despentes


Tenientas Corruptas*

Fragmento de Teoria King Kong


De Virginie Despentes
Traduc. de Beatriz Preciado
Edit. Melusina s.l, 2007

Escribo desde la fealdad, y para las feas, las viejas, las camioneras, las frígidas, las mal folladas, las infollables, las histéricas, las taradas, todas las excluidas del gran mercado de la buena chica. Y empiezo por aquí para que las cosas queden claras: no me disculpo de nada, ni vengo a quejarme. No cambiaría mi lugar por ningún otro, porque ser Virginie Despentes me parece un asunto más interesante que ningún otro.
Me parece formidable que haya también mujeres a las que les guste seducir, que sepan seducir, y otras que sepan casarse, que haya mujeres que huelan a sexo y otras a la merienda de los niños que salen del colegio. Formidable que las haya muy dulces, otras contentas en su feminidad, que las haya jóvenes,muy guapas, otras coquetas y radiantes. Francamente, me alegro por todas a las que les convienen las cosas tal y como son. Lo digo sin la menor ironía. Simplemente, yo no formo parte de ellas. Seguramente yo no escribiría lo que escribo si fuera guapa, tan guapa como para cambiar la actitud de todos los hombres con los que me cruzo. Yo hablo como proletaria de la feminidad: desde aquí hablé hasta ahora y desde aquí vuelvo a empezar hoy. Cuando estaba en el paro no sentía vergüenza alguna de ser una paria, sólo rabia. Siento lo mismo como mujer: no siento ninguna vergüenza de no ser una tía buena. Sin embargo, como chica por la que los hombres se interesan poco estoy rabiosa, mientras todos me explican que ni siquiera debería estar ahí. Pero siempre hemos existido.
Aunque nunca se habla de nosotras en las novelas de hombres, que sólo imaginan mujeres con las que querrían acostarse.
Siempre hemos existido, pero nunca hemos hablado.
Incluso hoy que las mujeres publican muchas novelas, raramente encontramos personajes femeninos cuyo aspecto físico sea desagradable o mediocre, incapaces de amar a los hombres o de ser amadas. Por el contrario, a las heroínas de la literatura contemporánea les gustan los hombres, los encuentran fácilmente, se acuestan con ellos en dos capítulos, se
corren en cuatro líneas y a todas les gusta el sexo. La figura de la pringada de la feminidad me resulta más que simpática: es esencial. Del mismo modo que la figura del perdedor social, económico o político. Prefiero los que no consiguen lo que quieren, por la buena y simple razón de que yo misma tampoco lo logro. Y porque, en general, el humor y la invención están de nuestro lado. Cuando no se tiene lo que hay que tener para chulearse, se es a menudo más creativo. Yo, como chica, soy más bien King Kong que Kate Moss. Yo soy ese tipo de mujer con la que no se casan, con la que no tienen hijos, hablo de mi lugar como mujer siempre excesiva, demasiado agresiva, demasiado ruidosa, demasiado gorda, demasiado brutal, demasiado hirsuta, demasiado viril, me dicen.
Son, sin embargo, mis cualidades viriles las que hacen de mí algo distinto de un caso social entre otros. Todo lo que me gusta de mi vida, todo lo que me ha salvado, lo debo a mi virilidad.
Así que escribo aquí como mujer incapaz de llamar la atención masculina, de satisfacer el deseo masculino y de contentarme con un lugar en la sombra. Escribo desde aquí,
como mujer poco seductora pero ambiciosa, atraída por el dinero que gano yo misma, atraída por el poder de hacer y de rechazar, atraída por la ciudad más que por el interior, siempre excitada por las experiencias e incapaz de contentarme con la narración que otros me harán de ellas. No me interesa ponérsela dura a hombres que no me hacen soñar. Nunca me ha parecido evidente que las chicas seductoras se lo pasen tan bien. Siempre me he sentido fea, pero tanto mejor porque esto me ha servido para librarme de una vida de mierda junto a tíos amables que nunca me habrían llevado más allá de la puerta de mi casa. Me alegro de lo que soy, de cómo soy, más deseante que deseable. Escribo desde aquí, desde las invendibles, las torcidas, las que llevan la cabeza rapada, las que no saben vestirse, las que tienen miedo de oler mal, las que tienen los dientes podridos, las que no saben cómo montárselo, ésas a las que los hombres no les hacen regalos, ésas que follarían con cualquiera que quisiera hacérselo con ellas, las más zorras, las putitas, las mujeres que siempre tienen el coño seco, las que tienen tripa, las que querrían ser hombres, las que se creen hombres, las que sueñan con ser actrices porno, a las que les dan igual los hombres pero a las que sus amigas interesan, las que tienen el culo gordo, las que tienen vello duro y negro que no se depilan, las mujeres brutales, ruidosas, las que lo rompen todo cuando pasan, a las que no les gustan las perfumerías, las que llevan los labios demasiado rojos, las que están demasiado mal hechas como para poder vestirse como perritas calentonas pero que se mueren de ganas, las que quieren vestirse como hombres y llevar barba por la calle, las que quieren enseñarlo todo, las que son púdicas porque están acomplejadas, las que no saben decir que no, a las que se encierra para poder domesticarlas, las que dan miedo, las que dan pena, las que no dan ganas, las que tienen la piel flácida, la cara llena de arrugas, las que sueñan con hacerse un lifting, una liposucción, con cambiar de nariz pero que no tienen dinero para hacerlo, las que están desgastadas, las que no tienen a nadie que las proteja excepto ellas mismas, las que no saben proteger, esas a las que sus hijos les dan igual, esas a las que les gusta beber en los bares hasta caerse al suelo, las que no saben guardar las apariencias; pero también escribo para los hombres que no tienen ganas de proteger, para los que querrían hacerlo pero no saben cómo, los que no saben pelearse, los que lloran con facilidad, los que no son ambiciosos, ni competitivos, los que no la tienen grande, ni son agresivos, los que tienen miedo, los que son tímidos, vulnerables, los que prefieren ocuparse de la casa que ir a trabajar, los que son delicados, calvos, demasiado pobres como para gustar, los que tienen ganas de que les den por el culo, los que no quieren que nadie cuente con ellos, los que tienen miedo por la noche cuando están solos.
Porque el ideal de la mujer blanca, seductora pero no puta, bien casada pero no a la sombra, que trabaja pero sin demasiado éxito para no aplastar a su hombre, delgada pero no obsesionada con la alimentación, que parece indefinidamente joven pero sin dejarse desfigurar por la cirugía estética, madre.

* Agradezco a Itxiar Ziga y José Pons Bertran la lectura de esta traducción en castellano. (N. de la t.)